Les balbutiements de la RSE en Europe s’initient en France. Jacques Delors et quelques dirigeants signent le «manifeste européen des Entreprises contre l’Exclusion sociale» et créent dans la foulée, le European Business Network for Social Cohesion (EBNSC).
Il faut attendre l’an 2000 pour que l’Europe embraye sur le concept avec le sommet de Lisbonne. Un an plus tard, en 2001, la Commission Européenne publie le «Livre vert» sur la promotion d’un cadre européen pour la responsabilité sociétale des entreprises. En Europe, les grands dirigeants considèrent encore souvent la RSE comme un mouvement typiquement américain.
Le contexte européen est complètement différent du contexte américain. Tout d’abord, l’Europe a une politique sociale poussée qui n’encourage pas à la remise en question des rapports entre l’entreprise et son environnement socio-économique, ensuite l’Europe, jusqu’en 1999, encourage les monopoles nationaux (par exemple: Belgacom, la SNCB ou encore La Poste). Alors qu’aux États-Unis, la RSE est un concept explicite, le développement de la RSE en Europe a un côté plutôt implicite. En effet, les entreprises prennent souvent leurs responsabilités vis-à-vis de la société sans y appliquer un nom bien précis.
Aujourd’hui, la diffusion de la RSE est encouragée par 3 changements fondamentaux[1]:
- La responsabilisation des individus est poussée non seulement par les médias mais aussi par des actions gouvernementales très concrètes. Les citoyens attendent que les entreprises montrent et suivent la voie de cette responsabilisation.
- La poussée technologique développe de nouveaux défis sociétaux dans de nombreux domaines (éthiques, sociaux, environnementaux, politiques, etc.). C’est-à-dire que la technologie entraîne une surconsommation qui entraîne une pollution, une surexploitation tant au niveau social qu’environnemental et un changement au niveau mondial du paysage dans tous ces domaines. L’entreprise est toujours la première désignée quand la société fonctionne mal.
- La mondialisation qui, malgré beaucoup de défauts, encourage la prise de conscience des conditions de vie et de travail de gens à l’autre bout du monde. Cette prise de conscience est reportée sur les entreprises qui doivent prendre leurs responsabilités vis-à-vis de leurs sous-traitants.
La RSE en Belgique
Les bases de la RSE en Belgique, selon le CIDD , se trouvent dans l’éthique des entreprises, l’économie sociale et le développement durable. L’éthique des entreprises est une réflexion axée sur les valeurs de l’entreprise ainsi que sur la responsabilité personnelle des dirigeants, tandis que l’économie sociale cherche plutôt des solutions aux problèmes émergeants comme la montée du chômage, l’exclusion sociale, la fracture qui sévit entre le Nord et le Sud, les spéculations financières, etc.
La RSE au Luxembourg
Au Luxembourg, la RSE suit la mouvance du développement en Europe. Le développement de la RSE suit l’intérêt que les chefs d’entreprises accordent au concept. Il y a encore beaucoup de chose à faire et à développer dans le domaine. Néanmoins, de plus en plus d'entreprises s'investissent dans la RSE via les tables rondes, les forums portés par des organismes tels que l'INDR ou l'IMSlux.
1 PASQUERO J., La responsabilité sociale de l’entreprise – regard historique tiré de: TURCOTTE M-F., SALMON A., Responsabilité sociale et environnementale de l’entreprise, Quebec, Presses de l’Université du Quebec, 2005.
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