La responsabilité sociétale des entreprises est un terme basé sur une idée vieille de plusieurs milliers d’années. Le terme responsabilité viendrait du mot latin «sponsio» qui était, «dans l’antiquité romaine, une formule qui engageait une personne vis-à-vis d’une autre»[1]. En appliquant le concept à l’entreprise, les premiers comportements socialement responsables sont les comportements de bonne gouvernance appliqués par les chefs d’entreprises Quakers, d’abord en Angleterre, ensuite aux États-Unis. Au cours de l’histoire de ce pays, l’individu et son lien avec la société ont été la source de nombreuses remises en question. Ces réflexions et l’éthique fortement ancrée de la morale religieuse ont contribué au développement de la RSE dans un pays où l’État intervient peu dans les relations sociales entre l’individu et l’entreprise.
17ème siècle: Les Quakers
Les Quakers sont les membres d’un mouvement religieux descendant du protestantisme anglo-saxon. Les principes de cette communauté sont: pas de possession ni de richesse personnelle et une égalité pour tous. Mettant de côté tout ce qui a attrait aux arts, ils sont insensibles aux marques de pouvoir. Tout ce qu’ils gagnent est réinvesti dans leur outil de travail. En outre, ils ont accès à l’expertise de leurs pairs et bénéficient de prêts avantageux. Ces règles s’illustrent dans la gestion de leurs entreprises par des préoccupations sociales vis-à-vis de leurs salariés: formation, santé et condition de vie. L’optique des dirigeants Quakers n’était pas de faciliter la vie de leurs salariés. Ils pensaient «profits» et améliorer la vie de leurs salariés permettait de développer ces profits. Ce sont les prémices de l’investissement socialement responsable (ISR), concept proche de la RSE.