D'une manière générale, j'y ai toujours retrouvé des idées identiques: l’action volontaire, la participation des parties prenantes ainsi que les 3 piliers de la RSE. Petits exemples de définition:
La RSE est un concept comme l’intégration volontaire des préoccupations sociales et écologiques des entreprises à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes.
Livre vert de la Commission Européenne [1]
La responsabilité sociétale des entreprises est un processus permanent d’amélioration dans le cadre duquel les entreprises intègrent de manière volontaire, systématique et cohérente des considérations d’ordre social, environnemental et économique dans la gestion globale de l’entreprise ; à cet égard, la concertation avec les parties prenantes de l’entreprise fait partie intégrante du processus».
Commission interdépartementale du développement durable (CIDD) Belgique [2]
Cette dernière est quand même plus complète.... mais il faut savoir que 4 ans séparent ces deux définitions. Quand la définition parle de processus permanent d'amélioration, ce n'est pas pour rien.
Les concepts abordés dans la définition de la RSE de la CIDD
processus permanent d’amélioration: la RSE est une perpétuelle remise en question des différents axes dans lesquels l’entreprise peut s’améliorer. Une entreprise ne peut être socialement responsable ponctuellement, elle doit avoir une politique de gestion sociétale.
manière volontaire, systématique et cohérente: «volontaire» implique que les entreprises s’engageant dans la RSE ne se limitent pas au cadre légal mais le dépasse pour limiter leurs impacts négatifs. Le dirigeant ou la personne qui initie la politique RSE amène les différentes parties à s’y intégrer de manière volontaire et engagée. L’idée «systématique et cohérente» indique qu'il faut que l'entreprise intègre les trois piliers de manière harmonieuse et équilibrée.
1 Commission européenne, «Livre vert: Promouvoir un cadre européen pour la responsabilité sociale des entreprises.
des considérations d’ordre social, environnemental et économique: La difficulté de la RSE réside dans le fait que les intérêts des trois piliers que l’entreprise s’engage à suivre, sont parfois contraires. La RSE ne se limite pas à un des aspects de cette ligne de conduite: faire uniquement de l’engagement social ou de la protection de l’environnement n’est donc pas suffisant.
dans la gestion globale de l’entreprise: Comme dit plus haut, il est intéressant de constater que la RSE doit être intégrée dans la politique de l’entreprise, dans sa gestion globale et pas seulement aux activités principales de l’entreprise même si, évidemment, cela en fait partie.
à cet égard, la concertation avec les parties prenantes de l’entreprise fait partie intégrante du processus: L’entreprise n’est pas une île isolée du reste de la société, elle fait partie intégrante de son environnement et elle doit donc intégrer ses parties prenantes, que cela soit des fournisseurs, des clients, des salariés ou des consommateurs, la communauté locale, etc. dans son développement de la RSE. Le dialogue avec les parties prenantes va favoriser son intégration dans la société. C’est par une information claire, précise et disponible facilement, sous forme d’audit de qualité notamment, qu’elle pourra améliorer ses contacts avec ses parties prenantes.
Exemple: L’agence de communication luxembourgeoise VOUS, basée à Steinfort, a lancé, sur Facebook, une campagne d’éthique sociale après le tremblement de terre à Haïti: à chaque clic «j’aime» en faveur de l’agence, VOUS s’engageait à verser 1 euro pour la reconstruction du pays dévasté. L’entreprise, en s’engageant dans un processus d’éthique sociale, en sollicitant ses salariés (pour diffuser l’info), ses clients et fournisseurs (pour cliquer sur le fameux «j’aime») faisait triple emploi: une bonne action, de la publicité et une bonne image sur un marché où plus de 200 agences se battent pour se démarquer. Dans une optique de développement durable, VOUS aurait versé sur le compte d’une ONG, une certaine somme d’argent, sans demander l’avis de ses parties prenantes, l’agence s’engageait alors dans le développement durable.
La différence entre le développement durable et la RSE
Comme dit précédemment, la RSE intègre beaucoup de facteurs identiques au développement durable mais en y incluant le concept de «parties prenantes». Les différences ne s’arrêtent pas là:
L’historique: Développée dans un prochain article, l’histoire de la RSE prend ses racines dans la moralité religieuse américaine au 17ème siècle, tandis que l’histoire du développement durable est beaucoup plus récente. La première fois que l’idée a été émise, c’est en 1987, dans le rapport Brundtland, du nom de la Présidente de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement des Nations Unies. [3] Ce rapport s’inquiète des changements climatiques, des écarts sociaux entre populations pauvres et populations riches, de la croissance de la population mondiale, de la raréfaction des ressources naturelles, etc. La Commission mondiale va donc s’engager dans un esprit de développement durable.
L’historique: Développée dans un prochain article, l’histoire de la RSE prend ses racines dans la moralité religieuse américaine au 17ème siècle, tandis que l’histoire du développement durable est beaucoup plus récente. La première fois que l’idée a été émise, c’est en 1987, dans le rapport Brundtland, du nom de la Présidente de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement des Nations Unies. [3] Ce rapport s’inquiète des changements climatiques, des écarts sociaux entre populations pauvres et populations riches, de la croissance de la population mondiale, de la raréfaction des ressources naturelles, etc. La Commission mondiale va donc s’engager dans un esprit de développement durable.
Les initiateurs: Tout au long de l’histoire de la RSE, ce sont les dirigeants qui insufflent le mouvement dans leur entreprise. Le développement durable, quant à lui, est initié par toutes les organisations mondiales: des ONG aux gouvernements en passant par les entreprises elles-mêmes, mais aussi par tous les acteurs de la vie en société: la société civile ou culturelle par exemple.
Pour finir, la définition du développement durable couvre un domaine beaucoup plus vaste que celle de la RSE: «Un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs». La RSE s’inscrit dans cette définition en précisant le rôle de l’entreprise.
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Conclusion
Après avoir clairement défini ce qu’était la RSE et la différence entre celle-ci et le développement durable, il est possible de cerner la RSE comme un concept micro-économique inclus dans le concept macro-économique du développement durable. C’est-à-dire que la RSE est le moyen pour l’entreprise de s’impliquer dans le développement durable au même titre que le citoyen utilise le tri des déchets ou le don aux œuvres caritatives. Comme chaque entreprise a un but avant tout économique, la RSE permet à l’entreprise de s’impliquer dans l’initiative citoyenne, en en tirant du profit: de la publicité ou de la renommée.
La définition du CIDD peut être complétée comme suit: «La responsabilité sociétale des entreprises est un processus permanent d’amélioration dans le cadre duquel les entreprises intègrent de manière volontaire, systématique et cohérente, des considérations d’ordre social, environnemental et économique dans la gestion globale de l’entreprise; à cet égard, la concertation avec les parties prenantes de l’entreprise fait partie intégrante du processus; elle s’inscrit dans une initiative citoyenne et contribue à un objectif plus large: le développement durable.»
2 CIDD, «Cadre de référence de la responsabilité sociétale des entreprises en Belgique».
3 UN, «Report of the World Commission on Environment and Development», Portail des Nations Unies.
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